Marguerite Andersen
Quartier d'hiver
Un ciel gris malgré les promesses du journal d'hier. Marie se dit qu'il ferait beau plus tard, elle y comptait, elle avait des courses à faire. Il était presque huit heures, le patron allait venir, il fallait qu'elle enlève ses affaires. L'autre jour, il l'avait regardée d'un drôle d'oeil, méchamment, comme si elle le volait en passant la nuit près de son magasin. Salopard! Enfin, il crèverait bien avant elle, ce gros plein de scotch, une petite crise cardiaque et bon débarras! Elle devrait éviter d'acheter quoi que ce soit dans son épicerie! D'ailleurs, si elle avait choisi cet emplacement comme quartier d'été, ce n'était pas du tout à cause de sa marchandise... Bon, il fallait admettre que ses fruits et légumes étaient de bonne qualité, elle trouvait toujours de quoi faire une salade comme il faut parmi ce que les employés mettaient aux ordures, de bonne heure le matin, mais quand même, il y avait d'autres magasins à Toronto! Ce n'était pas non plus à cause de l'église, en face, qui abritait toutes sortes d'organisations bizarres, d'homosexuels, de gauchisants, de femmes, d'immigrés, etc., et où il y avait, chose importante, des toilettes faciles d'accès. Non, non, si elle avait choisi de s'installer près de ce supermarché, c'était essentiellement à cause des clients. Des artistes, des intellectuels, supersympa, excentriques, souvent habillés avec négligence. Encore pour les artistes, les écrivains, ça se comprenait, ils travaillaient chez eux, mais les autres, tes profs? On aurait dit qu'ils ne gagnaient pas d'argent, pourtant ils avaient des voitures, tous ces gens-là, des chiens, des enfants, ils partaient en voyage au moins deux fois par an. À quelques rares exceptions près, ils étaient tous bien aimables, polis, certains lui donnaient de temps à autre, gentiment, une petite somme, le soir surtout, quand ils sortaient du magasin avec leurs achats, le portefeuille encore àla main. Les femmes étaient peut-être un peu plus généreuses que les hommes, plus souriantes en tout cas.
Et elle ne refusait pas, bien sûr, mais ne demandait jamais rien, remerciait tout simplement comme il faut, en faisant un petit brin de causette. Les gens aimaient l'entendre parler anglais avec son accent: << Ah! le Québec!>> disaient-ils. Puis ça leur faisait plaisir d'avoir un contact avec les itinérants. Un contact pas trop intime, évidemment. C'était rare que quelqu'un lui donnait la main.
***
Elle avait trop de bagages, ça oui. De quoi remplir une chambre, avait remarqué la dame blonde, hier, qui l'avait aidée à traverser la rue Bloor. Trente et quelques sacs, deux chariots, un devant, un derrière, c'était en effet un peu difficile pour traverser. Mais une chambre? Elle n'en avait pas besoin. Elle aimait dormir à la belle étoile, l'été. Et l'hiver, elle trouvait toujours un abri conve-nable. Elle n'avait pas envie de s'isoler dans une chambre grise, dans un immeuble puant la pauvreté. Elle était mieux dehors, en contact avec le monde. Par contre, elle devrait peut-être se débarrasser d'une partie de ses effets. Les souliers d'homme, par exemple, les noirs, elle ne les mettrait plus, elle s'était tellement habituée à ses chaussures allemandes. Au début, elle les avait trouvées un peu lourdes, c'était bien pourquoi la femme à la Volkswagen grise les lui avait passées, elle s'en était presque excusée, disant qu'elle espérait que Marie s'accommoderait mieux qu'elle de ces godasses soi-disant de santé et que, sinon, elle n'aurait qu'à les donner à l'Armée du Salut. Ha! de belles bottes comme ça, presque neuves, des bottes en cuir de fabrication européenne, qui iraient Si bien avec les gants en peau de mouton, cet hiver, pouces troués ou pas...
Une femme s'approcha, lui tendit timidement et sans rien dire un billet de deux dollars. Marie lui dit son habituel <<God bless you>> que l'autre effaça d'un geste de la main. Elles se souriaient, puis, <<la Timide>> partie, Marie, qui avait l'habitude de donner des surnoms aux gens, se demanda quel surnom les gens pouvaient bien lui donner, à elle. La Clocharde? La Marginale? La Vagabonde? La Grosse?
Grosse? Non, ça, elle ne l'était pas. Elle n'était pas maigre, d'accord, mais grosse? Ben, elle en avait l'air peut-être, mais c'était parce qu'elle portait des vêtements superposés, les nuits étaient fraîches. L'après-midi, quand il y avait du soleil, elle devenait plus mince au fur et a mesure qu'elle enlevait des choses. Puis, l'hiver, évidemment, trois manteaux, y compris le manteau de fourrure. Pas trop pratique, un tel manteau, pour quelqu'un habitant l'extérieur, difficile à sécher après une averse. Une fois, la pluie verglaçante l'avait transformée en porc-épic, quelle histoire! Depuis, elle mettait toujours un autre manteau par-dessus la fourrure.
Bon, voilà le patron. Sale regard encore, pourtant, nom d'une pipe, c'était juste un supermarché, son truc! Pour qui se prenait-il? Propriétaire d'une boutique de vêtements haute couture, peut-être? Pfft! Un petit supermarché ouvert vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours par semaine, fallait vraiment qu'f ait besoin d'argent, le sous-minable qui payait mal ses quatre ot cinq employés, c'est pour ça qu'ils refusaient de nettoyer It magasin comme il faut. Sale boîte, sale bonhomme, il ne méritail pas sa clientèle!
Marie alla se chercher un café au Donut-Shop. Et un beigne au chocolat, elle avait besoin de manger pour oublier sa rancune et avoir assez de forces, la journée s'annonçait lourde. D'abord, il lui fallait trouver un endroit où garer les chariots. Elle n'allait pas les trimbaler jusqu'à la rue Sherbourne, à l'autre bout de la ville, alors qu'elle voulait seulement s'assurer que la bâtisse dans laquelle elle avait passé l'hiver dernier était toujours à sa disposition. C'était ce qu'elle connaissait de mieux pour l'hiver, un grand garage dans un terrain vague, le tout entouré d'un mur, avec une petite porte donnant sur une ruelle. C'était connu de peu de gens. Quelques jeunes venaient parfois grimper en haut de la grue toute rouillée qui y traînait, ou bien boire de la bière dans la vieille maison en pierre, à l'autre bout du terrain vague, où des hommes logeaient quelquefois et passaient leur temps à jouer aux cartes ou à vider des bouteilles de vin bon marché.
Elle-même préférait le grand atelier où il restait un vieil autobus scolaire, jaune, avec des sièges encore intacts. C'était le seul véhicule dans cet espace immense. Elle y avait passé tout l'hiver sans jamais attraper de rhume. Coin salle de bain derrière une cloison, coin cuisine/cheminée équipé d'une vieille cuve en fer où lefeu pouvait pétiller à sa guise. Dommage que c'était si loin du supermarché! Il lui fallait bien une heure pour faire le trajet et elle n'aimait pas laisser ses affaires sans surveillance. Il lui faudrait une clé pour barrer l'autobus, un cadenas peut-être.
Marie avait peur de perdre le contact avec ses copines intellos durant l'hiver, pas seulement pour l'argent, non, les vêtements non plus, vraiment, elle en avait assez. Bien sûr qu'elle aimait de temps en temps renouveler un peu sa garde-robe, mais là, pour cet hiver, elle était assez bien fournie. Non, elle aimait les voir, ces femmes qui couraient à leur travail, donnaient des cours, faisaient de la recherche, écrivaient des livres, lisaient, discutaient, s'embrassaient, se tenaient par le bras, flirtaient entre elles ou bien avec les hommes.. Même qu'elles avaient parfois leur photo dans le journal. Marie les y remarquait avec fierté. Des féministes, eh oui! Il y en avait une qui était dentiste, Marie avait un peu peur d'elle, à cause de sa propre bouche édentée.
Elle essayait de ne pas sourire quand elle la voyait, même si la dentiste avait l'air encore plus drôle que les autres. Une vraie gamine, toujours à bicyclette et avec un sac à dos. Non, Marie n'allait pas pouvoir rester tout l'hiver sans voir ce monde, malgré les longs trajets qu'elle allait devoir faire et qui la fatiguaient tant. D'ailleurs, les femmes s'inquiétaient d'elle, si elle restait trop longtemps absente, elles demandaient de ses nouvelles aux caissières. C'était agréable de savoir qu'on avait des amies.
Bon, bon, bon, le patron s'en allait. Marie résolut de demander à la caissière de service si elle ne pourrait pas garer ses deux chariots dans l'espace clôturé qui servait, au printemps, à abriter les plants de fleurs et de légumes que les citadins achetaient pour les repiquer avec ardeur dans leurs jardinets ou dans des baquets placés sur les balcons et qui, maintenant, était rempli de vieux cageots en bois ou en plastique. Cela fait, elle se mit en route.
À pied. Elle n'avait pas envie de prendre le métro où elle se ferait inspecter par un tas de gens. Qui lui feraient de la place, bien sûr, qui seraient au contraire très polis pour ne pas avoir l'air condescendants, mais certains arrêteraient leur respiration et lui laisseraient une banquette tout entière, comme si elle sentait mauvais ou bien avait la gale. C'est sûr qu'elle n'était pas aussi propre que tous ceux et celles qui passaient des heures à se frotter sous la douche et pouvaient se permettre de changer de sous-vêtements au moins une fois par jour. Mais sale? Bon, elle n'avait pas l'argent pour laver tout le temps son linge, les buanderies étaient devenues de véritables coupe-gorge, tout comme le supermarché du malade cardiaque. Un dollar pour laver un lot, sans compter l'achat du détergent, soixante-quinze cents pour le séchage et, en plus, il fallait supporter les regards malveillants de la gérante qui, elle, puait la lessive à vingt mètres.
Marie se regarda dans les vitres d'une devanture, se sourit. Il lui manquait des dents? À soixante-cinq ans, on n'en a plus trente-deux, c'est normal. On a alors besoin d'un canif en mangeant une pomme, pas grave, ça, le goût de la pomme ne change pas, surtout si le canif est de bonne qualité. Elle tâta dans la poche de son manteau le couteau suisse, vestige d'une vie antérieure et un des rares objets qu'elle avait emportés en quittant Montréal. Elle pensait encore à l'image d'elle-même, telle qu'elle s'était aperçue dans la vitre. Visage rond, joues rouges de santé et de gerçures, une silhouette un peu mal fagotée, le deuxième manteau un peu trop serré sur le premier, mais on ne pouvait pas se fier aux apparences quant au temps, déjà le 15 septembre, la soirée risquait d'être fraîche.
Marie aurait aimé savoir comment les femmes qu'elle croisait faisaient pour avoir les épaules aussi larges. Elle les soupçonnait de rembourrer les vêtements à l'aide de journaux ou bien de ouate. Plusieurs fois, déjà, elle aurait voulu poser la question à une de ses copines qui fréquentaient le supermarché, mais elle avait eu peur d'être aussi directe, peur de faire rire d'elle parce qu'elle s'intéressait à la mode. Mais ce n'était pas mal, ça devait tenir chaud. Et les chaussures! Incroyable, cette mode! Elle aussi avait porté des talons hauts, à l'époque de Pierre, le mari des temps heureux qui était un jour parti sans laisser d'adresse. Des talons trop hauts pour lui courir après, trop hauts aussi pour aller faire les ménages, il avait fallu qu'elle s'en débarrasse. Femme de ménage! Elle avait tenu bon pendant quelques années, il fallait bien que les enfants mangent et elle aussi. Heureusement qu'elle avait abandonné ce genre de métier. Nettoyer les chiottes des autres, pfft! Mais, depuis ce temps donc, c'étaient les talons plats. Ils lui avaient permis de faire de longues marches, très longues, histoire de s'éloigner de son passé et de tous ceux qui prétendaient savoir ce qu'il fallait qu'elle fasse. Qu'ils aillent se faire cuire un oeuf, tous, oui, y compris ses enfants maintenant adultes. Nimporte où, dans n'importe quelle cuisine ultramoderne, mais sans elle, un point, c'est tout.
Holà, elle avait failli tomber. Les trottoirs de Toronto étaient en bien mauvais état, il y avait des trous, des différences de niveau entre les dalles de ciment dont ils étaient faits, de quoi tomber et se casser quelque chose. Marie se dit qu'il lui fallait regarder où elle mettait les pieds. Pas question de tomber et de se retrouver à l'hôpital, avec une jambe dans le plâtre et une travailleuse sociale à côté du lit en train de poser des questions afin de lui réorganiser sa vie.
La petite porte. Marie l'ouvrit, balaya d'un regard enchanté le grand espace vide où la grue dressait toujours son bras rouillé vers le ciel. Il y avait même des fleurs, sauvages, bien sûr, d'un bleu violet. Un moment, elle revit les asters d'automne de son jardin montréalais.
La maison en pierre puait le vin et l'urine, malgré ses vitres cassées et les courants d'air. Les vieux matelas qui y traînaient étaient dans un état! Marie ne comprenait pas comment les hommes pouvaient supporter un tel fouillis.
Elle ouvrit la porte de l'atelier. Oui, l'autobus y était, son autobus, solitaire dans ce lieu qui aurait pu en abriter une vingtaine. La lumière était douce, filtrée par les vitres poussiéreuses des lucarnes. On aurait dit un intérieur de cathédrale. C'est peut-être pour cela que personne jamais ne venait s'y installer. Sauf elle.
Marie grimpa dans l'autobus, un rat se sauva par une fenêtre brisée, elle allait devoir y mettre un morceau de carton ou de plastique, il devait bien y en avoir quelque part. Elle ferma la portière, s'installa sur la banquette arrière, ça lui faisait comme un divan. Elle enleva ses chaussures, se massa un peu les pieds enflés par la longue marche, s'allongea. Il lui faudrait un oreiller...
Elle se réveilla en sursaut. Elle avait dû dormir longtemps, était-ce déjà le matin? jamais elle n'avait vu une si forte lumière par ici, on se serait cru au bord de la mer, en plein soleil, sauf qu'il y avait trop de bruit, des voix, quelqu'un cria <<Take two!>>, qu'estce que cela voulait dire? Marie regarda dehors, se recroquevilla aussitôt, regarda encore. Des réverbères énormes, non, des projecteurs, comme elle en avait vu dans les rues de Toronto quand on y tournait des films, eh oui! c'était ça, un tournage, dans son hangar, son refuge! Il y avait là toute une équipe d'hommes et de femmes, des machinistes, des cadreurs, et aussi des appareils mobiles, des câbles, des plates-formes avec d'autres projecteurs, avec des caméras, puis beaucoup de gens habillés comme pour un bal masqué, dans toutes sortes de costumes. Un couple très beau, lui en habit noir, elle dans une robe métallique, on aurait dit des écailles de poisson, ah! c'étaient des paillettes, le mot lui revenait. Ça alors! De la musique maintenant, un chanteur noir, quelle affaire! Et l'heure? Elle consulta sa vieille montre d'homme, huit heures, mon Dieu! Il devait faire noir dehors, il fallait qu'elle retourne à son supermarché, le patron risquait de faire ramasser ses affaires par les éboueurs. Elle avait promis à la caissière d'enlever ses chariots avant six heures, comment lui expliquer la chose? Angoissée, Marie se leva, se rendit compte que la jeune femme, qui semblait diriger les opérations cinématographiques, l'avait aperçue.
La voilà qui ouvre la portière, lui jette un <<Hi!>> amical et peu formel. Marie sent la colère lui monter au nez, il ne manquerait plus que ça, qu'elle monte dans l'autobus, et oui, même elle s'assoit, aucune gêne ces gens-là, le monde leur appartient.
<<I'm sorry we woke you up>>.
It's o.k. You... are making a film?
One of the last scenes. A little like Fellini, you know, in this extraordinary space... -
Le nom lui disait quelque chose, toujours ce passé qui la hantait, La Strada, elle se souvenait.
-Come and join us. You fit in perfectly and you'll make a little money.
- Pfft!
- <<There is food, too, come on. Be a sport. >>
Une grande table le long d'un mur. Des jus de fruit, des boissons gazeuses, des sandwiches, des fromages, du raisin. Marie ne résiste pas, d'ailleurs personne ne fait attention à elle, la jeune femme est partie, d'autres gens viennent manger, eux aussi, ils doivent la prendre pour une participante à ce bal masqué, au fond, pourquoi pas? la vie, c'est bien ça. La jeune femme revient. <<My name is Ann, dit-elle, take this!>> Et hop! elle lui enfonce un billet de 100 $ dans la poche de son vieux manteau mal fagoté, mon Dieu, comment faire pour changer un gros billet comme ça?
Le bal commence. Des couples dansent, d'autres se promènent, saluent, s'inclinent cérémonieusement, des dames agitent des éventails, une femme habillée de lierre en plastique pleure, un homme en costume blanc peint une rose rouge sur la jambe gauche de son pantalon, un agent de police lui donne une contravention, une femme enlève la poussière, essuie les chaussures des autres, un vieillard scie sa jambe en bois, des petites filles font rouler des cerceaux, un curé donne un verre de champagne à Marie, un toréador lui lance une oreille de taureau, un danseur argentin la fait tournoyer, deux hommes passent en tandem, il y a des saltimbanques qui n'arrêtent pas de faire des acrobaties, Marie a la tête qui tourne.
Elle se sent lourde, elle a peut-être trop mangé, elle a mal à l'estomac, une crampe, qu'est-ce que c'est? Elle respire mal, elle aurait voulu se coucher, mais des gens s'affairent autour d'elle, la voilà tout à coup sur une civière, on l'emporte, mais ce n'est pas possible, il faut qu'elle...
La salle d'urgence d'un hôpital. Une infirmière lui met une chemise bleue, une autre enfonce ses vieux vêtements dans un sac en plastique, elle voudrait résister, se mettre debout, mais la chemise ne lui couvre même pas les fesses, on lui fait une piqûre, quelqu'un lui met une petite pilule sous la langue, elle veut se lever, il lui faut partir, les chariots, les sacs, où sont ses amies? mais elle sent qu'elle va s'endormir, qu'est-ce qu'on va lui faire, où va-t-on l'amener, va-t-elle mourir?
Elle est incapable de résister. Les éboueurs, ses affaires, ses enfants, la caissière, les chaussures allemandes, les copines, la rue Bloor, l'asile, Toronto, Montréal, une longue procession d'images défile dans sa tête, <<a little like Fellini>>, mais qui avait dit cela, elle voudrait s'accrocher à quelque chose, mais tout fuit, lui glisse des mains, s'évade, s'évanouit.
_________________
* Publiée dans STOP, no. 115 (janvier/février/mars 1990) et dans "Courts métrages et instantanés", Prise de parole, Sudbury, 1991, p25-34.