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Valeurs directrices

Ce cadre décrit les valeurs, les conceptions et les objectifs généraux qui doivent guider la communauté universitaire dans les changements systémiques conséquents à mener en matière de racisme anti-Noirs.

La vision de l’Université York est de combiner l’excellence académique et l’inclusion pour susciter un impact sociétal maximal. L’Université York s’efforce de permettre à tous les étudiants d’avoir accès à un environnement d’apprentissage d’excellente qualité, à forte intensité de recherche et engagé pour le bien public.

Le travail de l’Université est sous-tendu par les valeurs suivantes:

  • Nous visons l’excellence dans la réalisation de tous les aspects de notre mission;
  • Nous sommes progressistes et encourageons les enquêtes sans idées préconçues, les approches innovantes et les solutions tournées vers l’avenir;
  • Nous défendons la durabilité – environnementale, sociale et budgétaire – comme boussole essentielle pour les décisions et les initiatives;
  • Nous sommes passionnés par la promotion de la justice sociale et de l’équité grâce à une vision critique, une résolution créative des problèmes et des actions socialement responsables;
  • Nous militons pour la diversité et l’inclusion, en embrassant des perspectives, des peuples et des modes de connaissance différents, et en encourageant la maîtrise des langues et les connaissances interculturelles.

L’Université York s’appuie également sur sa politique et ses procédures en matière de racisme, qui exposent les points suivants :

  1. L’Université York affirme que la diversité raciale et ethnoculturelle de sa communauté est une source d’excellence, d’enrichissement et de dynamisme;
  2. L’Université York affirme son engagement envers les droits de la personne, et appuie en particulier le principe selon lequel chaque membre de la communauté de York a droit à un traitement équitable, sans harcèlement ni discrimination fondés sur des motifs défendus par le Code des droits de la personne de l’Ontario, notamment la race et l’ethnicité;
  3. L’Université York reconnaît qu’il lui incombe de favoriser la justice et le respect, de créer et de préserver un environnement de travail et d’apprentissage positif, et de promouvoir la lutte contre le racisme, notamment contre le racisme anti-Noirs;
  4. Toute personne de la communauté de York qui ne respecte pas un droit protégé par le Code des droits de la personne de l’Ontario encourra des procédures de plainte, des recours et des sanctions prévus dans les politiques, les codes, les règlements et les conventions collectives de l’Université, tels qu’ils sont appliqués quelquefois, ainsi que toute mesure disciplinaire (incluant la suspension ou le renvoi) éventuellement appropriée dans les circonstances.

Pour réaliser notre vision, vivre nos valeurs et respecter nos engagements, nous devons nous efforcer de supprimer les obstacles qui entravent l’accès et la réussite des personnes noires qui font partie du corps professoral, du corps enseignant, du personnel et du corps étudiant. Comme l’on fait remarquer les professeures Carol Tator et Frances Henry (2009) :

À tous les niveaux, nos universités doivent devenir responsables, rendre des comptes et justifier de leurs actions aux diverses parties prenantes à l’intérieur de leurs murs, ainsi qu’aux communautés autochtones et racialisées au sein de la société canadienne. Nous pensons qu’il est temps d’aller au-delà des études, des groupes de travail et des enquêtes sur le racisme. Il est maintenant nécessaire de poser des actes pour s’attaquer aux obstacles structurels et systémiques directs et indirects profondément ancrés dans la culture blanche de l’université canadienne.1

Ce cadre s’appuie également sur les concepts suivants:

e. Le racisme anti-Noirs se définit comme des « préjugés, attitudes, croyances, stéréotypes et discrimination à l’égard des personnes d’ascendance africaine qui trouvent leur origine dans l’histoire et l’expérience uniques de l’esclavage et de la colonisation.2

Le racisme anti-Noirs est ancré dans toutes les institutions et l’Université York n’échappe pas à cette réalité. En tant que lieu de production et de diffusion de connaissances, l’Université York doit remettre en question cette vision et cesser de reproduire et de renforcer le racisme anti-Noirs.

La suprématie blanche découle de la croyance, consciente ou inconsciente, que les Blancs sont supérieurs et devraient donc dominer tous les autres groupes racialisés. C’est une idéologie qui postule l’importance intrinsèque de la vie des Blancs, de leurs réalités et de leurs savoirs.

Cette notion de race a vu le jour dans le cadre de la domination impériale par l’Europe de pays et de peuples “non blancs” et a servi de base à une nomenclature des peuples […] La classification selon la race n’a aucun fondement scientifique légitime […] On reconnaît aujourd’hui que les notions de race sont principalement fonction de processus sociaux qui cherchent à établir des différences entre les groupes, avec le résultat d’en marginaliser certains par rapport à la société.3

Les personnes noires sont exclues d’une participation à part entière au monde universitaire. Les membres de la communauté noire sont sous-représentés dans le corps professoral, le corps enseignant et le personnel, y compris au niveau de la direction, et chez les étudiants de premier cycle et des cycles supérieurs. En outre, les personnes noires sont sous-représentées dans les espaces physiques de l’Université et ne sont pas représentées dans les programmes d’études. Les voix, les expériences, les cultures et l’histoire des personnes noires sont encore essentiellement absentes de la vie et des structures de l’université.

Dans le monde universitaire, l’identité blanche et les idéologies occidentales ont été mises en valeur et positionnées comme les lieux majeurs des savoirs et de la pensée. Il faudra un engagement de longue durée pour reconnaître et cerner l’expérience et les savoirs des personnes noires, autochtones et racialisées afin de rétablir un équilibre dans le milieu universitaire.

Kimberlé Crenshaw décrit l’intersectionnalité comme « une lentille à travers laquelle on peut voir d’où vient le pouvoir et où il se heurte, où il s’imbrique et où il est entrecroisé.»4
Si toutes les communautés noires ont été confrontées au racisme anti-Noirs, la manière dont le racisme est exprimé et vécu se complexifie du fait de l’identité de genre, de l’expression du genre, de la capacité/ incapacité/discrimination fondée sur la capacité physique, de l’orientation sexuelle, de la classe sociale, de la religion, du lieu d’origine, de la (des) langue(s) parlée(s), du statut familial, de l’état matrimonial et d’autres aspects de l’identité. L’Afrique et ses diasporas sont polymorphes, multilingues, multiconfessionnelles et multiethniques, et cette diversité doit être clairement reconnue afin que l’humanité des populations noires puisse être réellement appréhendée. La diversité des communautés noires est une source de dynamisme.
Comme l’écrit la professeure Andrea Davis, « Nos parcours respectifs ont l’air différents, ainsi que nos histoires, mais nous avons le potentiel d’écrire un incroyable récit qui pourrait bien transformer le monde.»5

Alors que nous nous efforçons de rétablir les relations avec les membres noirs du corps professoral, du corps enseignant, du personnel et du corps étudiant de York, nous reconnaissons que les engagements soulignés dans le Cadre dédié aux Autochtones doivent être préservés. Ces efforts comprennent le démantèlement des systèmes et des structures qui permettent au racisme d’exister.

La justice réparatrice est un paradigme qui peut conduire à de plus grands changements que les modèles punitifs. La justice réparatrice est la pratique qui consiste à réparer les dommages causés en ciblant la réparation proprement dite. Elle fait participer les communautés à la solution et elle nécessite une participation élargie à la réhabilitation. Celle-ci permet la prise en compte de la dignité des personnes et des communautés au fur et à mesure que se dégagent des solutions. Il ne s’agit pas d’un modèle hiérarchique, mais plutôt d’un système conçu horizontalement, qui reconnaît l’humanité dans tous les peuples et les considère tous comme ayant une valeur et des capacités. Par le biais de processus comme les cercles de discussion, les membres de la communauté s’engagent à dépasser leurs différences pour faire émerger de nouveaux liens et de nouvelles voies. La réhabilitation mène à la transformation et à des possibilités encore non connues.


1 F. Henry & C. Tator, “Introduction: Racism in the Canadian University”, Racism in the Canada University: Demanding Social Justice, Inclusion & Equity, p. 38
2 https://www.toronto.ca/legdocs/mmis/2017/ex/bgrd/backgroundfile-109127.pdf
3Politiques et directives de la Commission ontarienne des droits de la personne, 2009, p.11. www.ohrc.on.ca
4 https://www.law.columbia.edu/news/archive/kimberle-crenshaw-intersectionality-more-two-decades-later#:~:text=Crenshaw%3A%20 Intersectionality%20is%20a%20lens,class%20or%20LBGTQ%20problem%20there
5https://journals.msvu.ca/index.php/atlantis/article/download/5340/pdf_57/