Écrit par Kevin Bourne et initialement publié dans Shifter Magazine.
Grâce à sa passion pour l’entrepreneuriat et à son programme diversifié en matière de formation internationale et de jeunes entreprises, le professeur du campus Glendon Angelo Dossou-Yovo crée des possibilités de développement pour les étudiants et étudiantes en commerce de l’Université York.
Angelo Dossou-Yovo a parcouru le monde lors de ses études supérieures. Né au Sénégal, il a poursuivi une maîtrise en gestion de projet en Égypte après avoir obtenu un diplôme d’ingénieur au Burkina Faso. Son parcours l’a finalement conduit au Canada où il a obtenu un doctorat en administration des affaires à l’Université du Québec à Montréal.
« J’étais censé faire mon doctorat et rentrer chez moi, mais pour une raison quelconque, je suis encore là. »
Il a ensuite décroché un poste de professeur en Nouvelle-Écosse. Pendant cette période, il a siégé au conseil d’administration de la Black Business Initiative, également connue sous le nom de BBI, qui a été créée par le gouvernement du Canada et la province de la Nouvelle-Écosse pour répondre aux besoins uniques du milieu d’affaires noir de la Nouvelle-Écosse.
Même si son travail en Nouvelle-Écosse le passionnait, lorsqu’un poste de professeur en entrepreneuriat est devenu vacant au Collège Glendon de l’Université York, la possibilité de travailler dans une faculté bilingue à Toronto s’est imposée d’elle-même.
Selon ses dires, l’étincelle de son intérêt pour l’entrepreneuriat — qui alimentera ses recherches par la suite — s’est embrasée chez lui dès son plus jeune âge :
« Je viens d’une famille d’entrepreneurs. En fait, tout a commencé avec ma mère qui avait un commerce non officiel, explique-t-il. Ensuite, ce fut le tour de ma sœur, et mon frère dirige aujourd’hui une entreprise prospère dans le secteur de la technologie dans mon pays natal. »
Mais cette petite étincelle s’est véritablement transformée en flamme quand il était agent de développement économique au Québec.
« Pour en revenir à la raison initiale pour laquelle je voulais vraiment étudier l’entrepreneuriat, il faut remonter à mon expérience en tant qu’agent de développement économique. J’étais responsable d’un parc industriel. Mon rôle consistait à lancer des projets et à appuyer les petites et moyennes entreprises. J’ai eu l’occasion de voir la lutte des petites entreprises, de les voir démarrer, réussir et échouer. Je me suis alors demandé pourquoi autant d’entreprises étaient créées, mais aussi pourquoi très peu réussissaient. »
Aujourd’hui, il est professeur agrégé de gestion et d’entrepreneuriat au Département d’études internationales de Glendon. Pour M. Dossou-Yovo, le rôle que joue le monde universitaire dans la recherche sur l’entrepreneuriat est un aspect négligé de l’écosystème entrepreneurial.
« L’entrepreneuriat implique différents acteurs. Il y a les chefs d’entreprises bien sûr, mais aussi les facultés qui font de la recherche sur l’entrepreneuriat, ce qui aide à le définir, puis à développer des outils pour les chefs d’entreprises et les responsables des orientations politiques qui encourageront plus de gens à créer des entreprises. »
Outre la possibilité de mener des recherches sur l’entrepreneuriat, notamment sur la découverte de possibilités, M. Dossou-Yovo est également séduit par la beauté du campus Glendon et par la nature environnante.
« Chaque fois que je me sens stressé, je regarde simplement par la fenêtre, je contemple la nature, et cela me suffit pour me ressourcer… Il y a ici des gens qui feront tout ce qu’ils peuvent pour vous aider et vous faciliter la vie chaque fois que vous en avez besoin. C’est quelque chose que j’apprécie énormément. »
En plus de son travail de professeur, il est également le fondateur de GENIAL, acronyme de Glendon ENtrepreneuriat et Innovation À L’international, et un acteur clé dans le développement et la promotion de l’entrepreneuriat et de l’innovation à Glendon.
Il a mis sur pied cette initiative après avoir constaté qu’il n’existait aucune possibilité d’explorer l’esprit d’entreprise en français à York. Ayant remarqué que la communauté étudiante d’arts libéraux s’intéressait aussi à l’entrepreneuriat, M. Dossou-Yovo a ouvert le centre d’entrepreneuriat à tous les étudiants et étudiantes de Glendon, peu importe leur langue ou leur domaine d’étude.
« Nous accueillons des étudiants et étudiantes en sociologie, psychologie, commerce, économie, traduction, études internationales, communication et autres programmes. Nous offrons quelque chose que l’on ne trouve pas dans la plupart des incubateurs d’entreprises de Toronto, car nous proposons également une formation sur les moyens de découvrir des occasions commerciales, ce qui est essentiel. »
SES CONSEILS AUX NOUVEAUX ÉTUDIANTS ET ÉTUDIANTES :
« Vous devez profiter pleinement de votre passage sur le campus. Beaucoup de personnes se concentrent uniquement sur les cours. Profitez des autres possibilités existantes. Par exemple, les incubateurs, les programmes ne donnant pas droit à des crédits et d’autres activités vous aideront à développer des compétences tout au long de votre vie afin de faire une différence dans votre communauté après l’obtention de votre diplôme et d’être compétitifs sur le marché du travail. »
SES CONSEILS AUX ENTREPRENEURS ET ENTREPRENEUSES :
« Il est facile de créer une entreprise, mais il est plus difficile de créer une chose pour laquelle l’investissement de temps et de ressources en vaut la peine.
À la réflexion, la plupart des personnes qui créent une entreprise de nos jours essaient de lancer quelque chose en se basant sur leur conviction intime que la tâche en vaut la chandelle. Les gens réfléchissent à leurs passe-temps, à ce qu’ils aiment faire et ils commencent à y investir des ressources… plutôt que de résoudre un problème. »