Ashley Goodfellow Craig, rédactrice en chef de YFile
L’Université York mènera une nouvelle initiative visant à mieux comprendre les effets du populisme sur la politique canadienne.
Lancé le 27 septembre sur le campus Glendon de l’Université York, l’Observatoire du populisme au Canadaest un projet de recherche unique en son genre qui vise à générer, à soutenir et à mettre en évidence la recherche empirique et théorique sur le rôle du populisme dans la société canadienne.
L’Observatoire est dirigé par Emily Laxer (professeure agrégée de sociologie à Glendon et titulaire de la Chaire de recherche York sur le populisme, les droits et la légalité) en collaboration avec Rémi Vivès (professeur adjoint d’économie à Glendon) et Efe Peker (professeur adjoint de sociologie et de science politique à l’Université d’Ottawa); il appuie la priorité de l’Université de faire avancer la recherche sur les développements marquants de notre époque.
« Il existe beaucoup de confusion et de débats sur la signification du populisme, sur ses manifestations et sur ses impacts, déclare Mme Laxer. L’objectif principal de l’Observatoire est d’apporter clarté et spécificité à la conversation sur le populisme au Canada grâce à une recherche solide en sciences sociales, au profit des chercheurs, des médias et du public intéressé. »
La rhétorique populiste, qui est en hausse dans le monde entier selon les chercheurs, divise la société en deux groupes antagonistes : le « peuple » pur et « l’élite » corrompue, qui est censée saper la volonté générale. Les données de Google Trends publiées dans un mémoire de l’Observatoire montrent que les recherches sur le « populisme au Canada » ont augmenté considérablement depuis 2016, l’année qui a vu la Grande-Bretagne sortir de l’Union européenne (Brexit) et l’élection de Donald Trump aux États-Unis. Les pics d’intérêt les plus élevés ont été enregistrés en 2018, année de la fondation du Parti populaire du Canada, et en 2022 lors du « Convoi de la liberté ».
Malgré cet intérêt croissant, Mme Laxer estime que l’on ne sait toujours pas clairement ce que signifie le populisme et quelles sont ses principales manifestations au Canada, selon le contexte.
« L’Observatoire du populisme au Canada vise à répondre à ce problème en promouvant et en générant des recherches originales qui élucident les multiples dimensions du populisme dans la vie politique canadienne », explique-t-elle.
Le besoin de recherche sur le sujet est pressant; jusqu’à tout récemment, un discours largement répandu sur « l’exceptionnalisme » canadien affirmait que le pays n’avait pas connu la montée des partis et mouvements populistes observée ailleurs dans le monde. Selon Mme Laxer, ce discours minimise les multiples expressions du populisme dans l’histoire canadienne, idéologiquement et régionalement diversifiées, et empêche de comprendre clairement le rôle du populisme dans le Canada d’aujourd’hui.
L’Observatoire est issu de la Chaire de recherche de York sur le populisme, les droits et la légalité, dont Mme Laxer est titulaire, et est partiellement financé par cette chaire. L’un des collaborateurs, M. Vivès, travaille avec l’Observatoire pour développer une base de données à grande échelle qui permettra d’utiliser des techniques d’analyse quantitative avancées afin d’étudier les manifestations et le soutien à un cadre populiste sur les médias sociaux au Canada.
L’équipe de l’Observatoire comprend également un certain nombre de chercheurs, dont plusieurs étudiants et étudiantes de premier cycle et de cycle supérieur de l’Université York qui effectuent des recherches indépendantes sur le thème du populisme au Canada comme à l’étranger.
L’Observatoire est un projet collaboratif tourné vers le public. Vous pouvez trouver de plus amples informations, y compris les résultats de la recherche sur le site yorku.ca/research/robarts/observatory-populism. Les membres de la communauté de York sont invités à envoyer toute demande de renseignements à observatory.populism@yorku.ca.