Rencontrez Karine Morin (B.A. 1991 Traduction et Études des femmes)

Fracasser les plafonds de verre pour défendre la justice sociale.

Parcours : Droit.

Titre : Juge de paix, ministère du Procureur général.

Lorsqu’il s’agit d’aider les personnes dans le besoin, contrairement à d’autres personnes, Karine Morin n’a jamais hésité à relever un défi, à avoir une discussion difficile ou à s’aventurer en terrain inconnu. Depuis ses études au campus Glendon jusqu’au jour où elle est devenue la première femme noire francophone nommée juge de paix en Ontario, elle a fièrement incarné cet esprit tout au long de sa carrière universitaire et professionnelle. 

« Dès mon plus jeune âge, je me suis sentie naturellement appelée à défendre ceux et celles dont la voix doit être entendue et mérite de l’être, y compris la mienne, a déclaré Karine. Que ce soit en suivant l’exemple de grands leaders comme Martin Luther King Jr. ou les sages conseils de mon père — selon qui tout problème a une solution —, j’ai toujours su que j’avais un rôle à jouer dans la justice sociale. Glendon m’a donné l’occasion de transformer cette passion en carrière.»

Ayant grandi dans une petite ville rurale du Québec, Karine est immédiatement tombée amoureuse de la beauté naturelle du campus et a été impressionnée par sa proximité avec la trépidante métropole anglophone de Toronto. Par ailleurs, le profil international dynamique de Glendon était une réalité à laquelle elle aspirait en tant que Canadienne d’origine haïtienne.

« Non seulement Glendon offrait un programme en traduction, mais sa communauté multiculturelle m’a permis d’apprendre à connaître des personnes issues de cultures et de pays divers et ayant des expériences très différentes des miennes, alors que je découvrais ma propre identité. La possibilité de suivre une formation bilingue en anglais et en français a également constitué une expérience unique que n’offraient pas d’autres établissements et qui m’a permis de me distinguer tout au long de ma carrière.»

Pendant son séjour à Glendon, Karine a démontré l’incidence de son travail initial en matière de justice sociale en instaurant plusieurs initiatives de défense des minorités francophones et des immigrants, en particulier des femmes. Elle a notamment organisé la Semaine internationale de la femme, le gala annuel de la culture internationale et la première conférence de Glendon sur la violence à l’égard des femmes à l’intention des familles immigrantes francophones.

« Que ce soit sur le campus ou dans le monde qui nous entoure, ces femmes sont confrontées à des défis immenses et uniques. Mon objectif était de mettre en place un espace sécuritaire où nous pourrions avoir des échanges ouverts et honnêtes sur des problèmes réels, où elles pourraient se sentir écoutées, où leurs préoccupations seraient prises au sérieux et où les pistes de solutions seraient accueillies favorablement et encouragées. Et c’est Glendon qui a rendu ce type d’environnement possible, à tous les échelons.»

Karine a poursuivi ses efforts après l’obtention de son diplôme, mettant sa formation, son expertise et sa passion pour la justice sociale au service d’organismes bilingues comme Jeunesse, J’écoute et l’Oasis Centre des Femmes, ainsi que pour le Programme d’aide aux victimes et aux témoins du bureau du Procureur général, où elle a participé au tout premier tribunal pour enfants victimes de sévices. Aujourd’hui, alors qu’elle instruit quotidiennement des affaires en tant que juge de paix, elle se trouve dans une position privilégiée pour influencer une génération qui en a plus que jamais besoin.

« J’ai toujours eu un faible pour les cas de santé mentale, en particulier pour nos jeunes qui sont si exposés à ses effets les plus dangereux, surtout depuis la pandémie de COVID-19. De nos jours, trop de gens perdent leur identité, voire leur vie, et il est gratifiant de savoir que mon travail peut changer les choses.»

Tout en continuant à susciter des changements positifs pour les personnes dans le besoin, Karine réfléchit également à ce qu’elle a appris en tant que pionnière parmi les communautés noires et francophones dans une société essentiellement anglophone. « J’ai découvert qu’il est important de profiter de la vie et de toutes les occasions et possibilités qu’elle offre. En relevant toujours les défis au lieu de les fuir, en particulier pendant ces années formatrices, les possibilités sont illimitées.»


QUESTIONS EN RAFALE

Quelle est votre ville préférée au monde et pourquoi ?

Jacmel, sur la côte sud d’Haïti : c’est ma maison. La famille de ma mère est originaire de cette région et, des montagnes à la mer, c’est un endroit incomparable.

Quel est votre passe-temps favori ?

J’aime la musique sous toutes ses formes, et en particulier les nombreux genres que mon père m’a fait découvrir ! Qu’il s’agisse de Kompa, de R&B, de gospel, de musique classique ou africaine, ou encore de country, de rap ou de musique rock, ça fait du bien à l’âme d’écouter ces mélodies en faisant autre chose ou assis autour d’un feu.  

Si vous aviez une devise, que serait-elle ?

« Ne faites pas tout en solo.» Tout le monde a besoin d’un coup de main de temps en temps et nous ne devrions pas avoir peur de le demander.

Quelle est votre plus grande réussite à ce jour ?

Élever mes trois formidables fils.

Quel souvenir aimeriez-vous que l’on garde de vous ?

J’aimerais être reconnue comme quelqu’un qui a bien vécu sa vie et qui a profité de toutes les bonnes choses qui se sont présentées. Lorsque les gens pensent à moi, je veux que cela leur apporte de la joie en raison de mon cheminement dans le monde.