Dans un monde plus connecté que jamais, pourquoi nous sentons-nous si seuls? Dans le cadre de la série des Dialogues internationaux de Glendon, l’événement du 20 novembre explorera la montée fulgurante du sentiment de solitude et ses conséquences profondes.
Il y a plus de 8 milliards d’humains sur la planète. Plus de la moitié d’entre nous vivent dans des zones urbaines et ont accès à Internet. Cela soulève la question – pourquoi nous sentons-nous si seuls?
Une tendance inquiétante de la solitude
Malgré le fait de vivre à une époque de connectivité sans précédent, beaucoup d’entre nous se trouvent aux prises avec une crise invisible, mais profonde : la solitude. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), ce sentiment d’isolement omniprésent transcende l’âge, le revenu et la géographie, touchant les adolescents, les jeunes adultes et les personnes âgées partout dans le monde. Les statistiques sont alarmantes. Un sondage de Statistique Canada en 2021 a révélé que plus d’un Canadien sur dix âgé de 15 ans et plus se sentait seul « toujours ou souvent ». Aux États-Unis, des recherches indiquent qu’entre 2003 et 2020, le temps moyen que les jeunes passaient avec des amis en face-à-face a chuté de façon stupéfiante de 70 %. Ironiquement, la technologie censée favoriser les liens sociaux pourrait contribuer à ce sentiment de déconnexion.
Le coût caché sur la santé et le bien-être
La solitude n’est pas qu’une simple préoccupation de santé mentale ; elle entraîne également de graves conséquences physiques. Chez les adolescents, elle peut conduire à la dépression et à l’automutilation, tandis que chez les adultes, elle augmente le risque de maladie cardiaque, d’accident vasculaire cérébral et de démence. Certains experts ont comparé les effets de la solitude à fumer un paquet de cigarettes par jour. Au-delà de la santé personnelle, la solitude engendre également un lourd fardeau économique. Le Royaume-Uni estime qu’elle coûte aux employeurs l’équivalent de plus de 4 milliards de dollars canadiens annuellement en raison des jours de maladie, de la baisse de productivité, d’un taux de roulement de personnel élevé et de la charge supplémentaire de soins pour ceux qui souffrent de solitude.
Repenser nos communautés et réimaginer “le troisième lieu” pour favoriser les liens
Alors que les sociétés luttent contre les défis d’une population vieillissante et de plus en plus isolée, il y a une reconnaissance croissante que l’environnement bâti joue un rôle crucial dans le développement ou l’entrave des liens sociaux. Pouvons-nous “créer” des communautés sans solitude ? Les urbanistes et architectes ont-ils les outils et la compréhension nécessaires pour créer des espaces qui favorisent de réelles connexions ? Alors que l’accessibilité a longtemps été une priorité en design urbain, il est temps d’envisager l’intégration de codes et de lignes directrices qui encourageraient activement l’interaction sociale et favorise un sentiment d’appartenance.
Un appel mondial à l’action
Reconnaissant l’urgence de cette question, l’OMS a établi une Commission internationale sur le lien social, tandis que des pays comme le Japon et le Royaume-Uni ont nommé des ministres de la solitude. Même la ville de New York a créé le tout premier Plan directeur pour le vieillissement et nommé Ruth Westheimer, docteure en éducation comme ambassadrice honorifique de la solitude. Alors que le Canada est confronté à une population vieillissante et à un système de santé public déjà surchargé, il est temps de se demander :
Quelles mesures notre nation devrait-elle prendre pour faire face à cette crise silencieuse ? Voilà la question centrale que nous explorerons lors des Dialogues internationaux de Glendon le 20 novembre.
Explorer les solutions et les stratégies
Nos trois invités exploreront différents aspects de la solitude, ses implications pour les politiques publiques ainsi que le rôle potentiel de la technologie pour atténuer ce défi croissant :
• Harry Hobson, Directeur de Neighbourly Lab, Royaume-Uni
• Patrik Marier, Professeur de science politique à l’Université Concordia & auteur de “Les Quatre Prismes du Vieillissement des Populations, Docteur en science politique
• Gordon Flett, professeur au département de psychologie de l’université de York
Nous vous invitons à rejoindre la discussion le 20 novembre alors que nous analyserons en détail la crise de la solitude et découvrirons des pistes vers une société plus connectée et épanouie.