Des initiatives communautaires de Glendon améliorent les compétences linguistiques et brisent l’isolement


Le Centre d’excellence de Glendon pour les études postsecondaires en français et bilingues
Le Centre d’excellence de Glendon pour les études postsecondaires en français et bilingues

Pour contrer l’isolement social entraîné par la pandémie, le corps enseignant et le personnel du campus Glendon de l’Université York ont pris des mesures afin de rapprocher la population étudiante et la communauté. Ce travail a été réalisé en grande partie à distance, et le campus Glendon est fier de ses réussites.

Grâce aux efforts de Sabrina Sirois, coordonnatrice de l’éducation expérientielle à Glendon, et d’Usha Viswanathan, professeure adjointe de français au Centre de formation linguistique pour les études en français, trois programmes ont atténué l’isolement social et favorisé l’éclosion d’un sentiment de communauté, tout en donnant aux participants la possibilité de pratiquer leur langue officielle non dominante (l’anglais ou le français).

  • Projet Connexions : Glendon jumelle des étudiants et étudiantes avec un membre de la communauté Glendon (parmi les membres du corps enseignant, du personnel ou des diplômés) pour des conversations virtuelles.
  • Projet Connexions : Volet Aîné met en contact les étudiants et étudiantes de français langue seconde (FLS) avec des aînés francophones pour des conversations téléphoniques hebdomadaires ou bihebdomadaires.
  • Le Salon francophone est un espace en ligne où les étudiants et étudiantes francophones et FLS de Glendon clavardent, jouent à des jeux et partagent leurs vécus (une initiative d’Usha Viswanathan).

Projet Connexions : Glendon

Un nouveau programme de bénévolat créé pendant la pandémie, Projet Connexions : Glendon, a vraiment pris son essor. Les étudiants et étudiantes FLS et ESL ont saisi l’occasion de pratiquer leur langue non dominante et de découvrir des personnes de la communauté Glendon autres que leurs condisciples. Les membres du corps professoral, du personnel et des diplômés ont également été heureux d’avoir la possibilité de mieux connaître des étudiants et étudiantes.

Mae Shibasaki, par exemple, étudiante de troisième année en études internationales, a été jumelée avec Stéphanie Marion, professeure adjointe de psychologie à Glendon.

« J’ai décidé de participer au projet Glendon Connexions parce que je me suis dit que ce serait une bonne occasion de m’habituer à parler français sans stresser, explique-t-elle. Mon plus gros défi d’apprentissage du français, c’est de ne pas être nerveuse lorsque je parle. Comme je suis étudiante FLS, je sais qu’il est important d’avoir confiance en soi pour parler une autre langue couramment.

Mes conversations hebdomadaires avec Mme Marion m’ont beaucoup aidé. J’ai beaucoup plus confiance maintenant lorsque je parle français et je pense que cela a également un effet positif sur mon rendement en classe. Ça m’a également aidée à enrichir mon vocabulaire. »

La diplômée Alison Smith (B.A., 1998) est heureuse d’aider une étudiante ESL avec son anglais tout en apprenant à la connaître.

« C’est un privilège de parler à Joelle avec Connexions Glendon, dit-elle. Je suis vraiment reconnaissante d’avoir fait sa connaissance. Nous partageons notre histoire et nos cultures. J’aime entendre parler de ce qui se passe à Glendon du point de vue d’une étudiante. J’ai même retrouvé un peu de mon français… Je n’ai pas souvent l’occasion de le pratiquer, ici à Victoria. »


Projet Connexions : Volet Aîné

Le projet Connexions associe des étudiants et étudiantes FLS avec des aînés francophones de Centres d’Accueil Héritage, une institution qui a une résidence de personnes âgées à Toronto et un programme de jour à Oshawa. Centres d’Accueil Héritage fait habituellement partie des employeurs qui offrent des placements en milieu de travail aux stagiaires de Glendon. Ces placements ne sont actuellement pas possibles, pandémie oblige. Toutefois, mesdames Sirois et Viswanathan ont cherché un moyen de maintenir une connexion avec la communauté de Glendon. C’est ainsi qu’est né le Projet Connexions. Il sert à réduire les sentiments d’isolement des uns et des autres. Il crée un pont entre les générations et surtout, il permet aux étudiantes et aux étudiants de pratiquer leur français.

« J’ai pensé à la tristesse de ma grand-mère pendant la quarantaine parce qu’elle ne pouvait pas voir ses petits-enfants aussi souvent », se souvient Anna Noumitinis, une étudiante de Glendon qui a décidé de participer, même si elle n’était pas sûre de ce que ça donnerait. Maintenant, elle le sait.

« Chaque semaine, je parle pendant environ une heure et demie avec un aîné. Je ne regrette absolument pas ma décision, dit-elle. C’est de loin la meilleure de ma vie. Quand j’entends à quel point il est heureux de me parler au téléphone, de me raconter ses histoires et de me donner des conseils de santé, ça me fait chaud au cœur. Nos conversations au téléphone m’aident beaucoup à améliorer mon français, et elles font de moi une meilleure personne. Ça fait du bien à mon âme et j’acquiers de la maturité. »

« Les deux projets me donnent l’occasion de réunir les membres de ma communauté et de créer un sentiment d’appartenance, explique la professeure Viswanathan. C’est une façon de se rassembler étant donné les circonstances exceptionnelles. Beaucoup d’étudiants et d’étudiantes de première année y participent. »

Pour la professeure adjointe, c’est non seulement une occasion de pratiquer sa langue, mais aussi de découvrir la diversité de la francophonie.

La participation aux deux programmes est volontaire et les conversations ont lieu selon l’emploi du temps de chacun. Dans certains cas, elle donne droit à l’obtention d’un crédit supplémentaire. Sabrina Sirois et Usha Viswanathan restent en contact étroit avec les participants pour les encadrer et s’assurer que tout marche comme sur des roulettes. Elles ont aussi créé des guides pour tous les participants. Par exemple, lors des communications avec les aînés, il faut sensibiliser les étudiantes et étudiants au sujet des fossés possibles entre les générations et des défis de conversation avec des personnes malentendantes.

L’intérêt pour ces programmes est si manifeste qu’elles espèrent pouvoir le poursuivre après la pandémie sous forme de conversations en ligne et en personne.


Le Salon francophone

Une autre initiative d’Usha Viswanathan, Le Salon Francophone, a également migré en ligne. En temps normal, le Salon francophone du campus Glendon est un endroit décontracté, sécuritaire et amusant où se retrouvent les étudiants et étudiantes de tous niveaux pour parler français. Désormais, c’est aussi un endroit en ligne pour faire des jeux, des rencontres et parler des aléas de la COVID.

Les animateurs et animatrices sont des participants du programme études-travail. Issus de divers milieux et possédant des expériences différentes, ils et elles savent ce que c’est que d’apprendre et de progresser dans une nouvelle langue. « Le Salon permet aux étudiants FLS de développer leur confiance en français et d’acquérir une précieuse compréhension et appréciation interculturelle », explique Mme Viswanathan. Le Salon est ouvert sur Zoom à l’heure du midi du lundi au vendredi et l’après-midi de 14 h à 17 h, du lundi au jeudi.

Il accueille des tables de discussion et des débats sur divers aspects de la francophonie. En septembre, il y a eu une célébration des Franco-Ontariens; en novembre, une discussion sur les expériences des francophones d’origine asiatique; et en décembre, une célébration de l’Afrique francophone.

« Le Salon peut être un endroit où obtenir du soutien ou pour partager les difficultés de la vie en ligne, poursuit-elle. C’est une bonne façon d’établir des connexions que l’on ne ferait pas autrement. On peut se faire des amis dans les deux solitudes, puisque nous mettons en contact des anglophones, des allophones et des francophones.

« Il aide à briser les stéréotypes et permet aux étudiants et étudiantes de remettre en question leurs préjugés et leurs partis pris. C’est une validation et une célébration de tout cela. »

Que l’on veuille pratiquer son français ou son anglais, Glendon propose des possibilités d’améliorer ses compétences linguistiques tout en renforçant le sens de communauté.

Elaine Smith, collaboratrice spéciale d’Innovatus