Pour l’avocate Kristen Pennington, les objectifs de justice sociale sont indissociables des objectifs d’affaires
« Le matin, j’allais à mes cours d’études des femmes et je découvrais l’intersectionnalité et la féminisation de la pauvreté, se souvient-elle. L’après-midi, j’étais bénévole au refuge des femmes sur le campus, on organisait des collectes d’aliments et on planifiait des campagnes de sensibilisation à la violence faite aux femmes. »
Des clubs, des stages, des postes d’adjointe de recherche, des rôles dans le gouvernement étudiant et d’autres activités ont multiplié les occasions de mettre en pratique ce qu’elle apprenait.
Lorsqu’elle a terminé ses études à Glendon avec un baccalauréat en études canadiennes et en études des femmes, elle était armée de deux outils importants : une idée précise du changement qu’elle désirait voir et une compréhension pratique de la façon d’y arriver.
Aujourd’hui, elle est avocate adjointe en droit du travail et droits de la personne chez Grosman Gale Fletcher Hopkins LLP. Même si on associe souvent la profession d’avocat à la réactivité et aux litiges, Kristen Pennington mise plutôt sur la proactivité au plan professionnel.
« J’encourage les employeurs à ne pas être en mode réactif face à des problèmes comme la discrimination et le harcèlement au travail. Ils doivent plutôt faire preuve de proactivité en mettant en place un milieu de travail qui minimise la possibilité de différences de traitement ou de violence. »
Elle associe cette proactivité à des stratégies pratiques afin de bâtir un avenir équitable à partir d’une situation imparfaite.
« Dans un monde parfait, les employeurs adopteraient la diversité tout simplement parce que c’est une bonne stratégie morale. Mais en réalité, pour y arriver, il faut savoir être pratique, il faut comprendre le modèle opérationnel de l’employeur, son industrie et la dynamique de son milieu de travail et il faut arriver à présenter la proactivité comme une voie bénéfique et avantageuse pour l’organisation. »
À l’avenir, Kristen Pennington espère que son travail sera profondément transformé. Ainsi, au lieu d’avoir à se battre simplement pour assurer la sécurité des femmes au travail, elle se voit en train d’aider les femmes à examiner leurs contrats de travail pour des postes à profil élevé ou de les conseiller sur la négociation des augmentations salariales.
D’ici là, elle se dit heureuse de mettre ce qu’elle a appris au service des autres.
« Faire avancer la justice sociale suppose que l’on comprend la théorie et que l’on sait comment l’appliquer de façon pratique et accessible, explique-t-elle. C’est, grosso modo, ce que j’ai appris à faire à Glendon. »