Un chercheur de Glendon étudie les centres de renseignements à l’intention des étudiants autochtones et internationaux

Un chercheur examine la prestation de services aux populations étudiantes autochtones et internationales dans trois universités ontariennes. Il conclut que ces établissements formulent certaines hypothèses au sujet de ces populations étudiantes, une conclusion qui pourrait intéresser toutes les universités et tous les collèges.

Jean Michel Montsion, professeur au collège Glendon et directeur intérimaire du Robarts Centre for Canadian Studies, a réalisé une recherche probante sur la prestation de services aux populations étudiantes autochtones et internationales dans les universités ontariennes en se penchant sur la situation dans trois universités. Il avance que la spatialité – c’est-à-dire le caractère de ce qui se rapporte à l’espace – des centres de renseignements mis sur pied pour aider ces deux groupes d’étudiants varie beaucoup. Cette différence s’explique par le fait que les établissements s’appuient sur certaines hypothèses au sujet de ces groupes d’étudiants et de leur présence dans la société et des activités à organiser ainsi que sur le vécu des étudiantes et étudiants qui utilisent ces services.

« Ma recherche sur les centres de renseignements révèle non seulement comment on pense que les étudiantes et étudiants autochtones et internationaux vont contribuer à la société ontarienne, mais soulève aussi des questions quant à la conception que l’on a de la population étudiante générale traditionnelle, a précisé M. Montsion.

Group of students talking at a table

Jean Michel Montsion a révélé que les services aux étudiantes et étudiants internationaux mettent l’accent sur une intégration rapide dans la culture dominante.

Dans cet article original, il traite des différences entre les deux modèles et révèle la politique en matière de spatialité des centres de renseignements des universités ontariennes.

Ce projet de recherche a reçu un appui financier du gouvernement provincial par l’entremise du Fonds ontarien de recherche et d’innovation en matière de capital humain. Les principales conclusions ont été publiées dans le Canadian Journal of Higher Education (2018).

 Jean Michel Montsion

Jean Michel Montsion

Deux populations étudiantes visées récemment par les activités de recrutement des universités

Le recrutement est essentiel aux universités, car elles doivent absolument attirer les étudiantes et étudiants potentiels et forger des liens avec eux. Les universités ontariennes font face à un défi de taille, selon M. Montsion : elles doivent être concurrentielles sur le plan du recrutement étudiant tout en respectant leur mandat en matière d’accessibilité, surtout en ce qui a trait aux populations traditionnellement sous-représentées. Afin d’y arriver, les établissements d’enseignement postsecondaire ciblent davantage deux groupes, soit les étudiantes et étudiants autochtones et internationaux.

Pour cette nouvelle recherche, M. Montsion s’est penché sur la prestation de services à ces deux populations étudiantes dans trois universités.

Par le passé, les approches des universités auprès de ces deux populations étudiantes ont échoué

Les stratégies actuelles de recrutement et de rétention des étudiantes et étudiants autochtones que déploient les établissements d’enseignement supérieur prennent en considération les débats publics sur les questions entourant les droits des Autochtones et les injustices historiques subies par ces peuples. Les gestionnaires doivent choisir entre deux approches : 1) offrir un enseignement autochtone selon les volontés des Autochtones; et 2) intégrer les étudiantes et étudiants autochtones dans la culture dominante ou les rapprocher de celle-ci. Les universités trouvent habituellement un terrain d’entente que M. Montsion décrit ainsi : « elles combinent des activités qui tiennent compte de la discrimination, qui rendent l’expérience autochtone visible dans les programmes d’études en forgeant des partenariats avec des organismes autochtones locaux, et qui lancent des projets pour atténuer le manque de soutien social traditionnel ».

Les universités ont aussi des difficultés à répondre aux besoins des étudiantes et étudiants internationaux. Elles échouent souvent à aider ces populations étudiantes à combattre l’isolement et le racisme et à les aider à s’intégrer dans leur nouvelle communauté.

Des recherches sur le terrain dans trois universités

Se fondant sur des travaux de recherche existants et des théories dans le domaine, M. Montsion a effectué des recherches qualitatives sur le terrain de décembre 2014 à février 2015. « J’ai choisi ces trois universités à cause de leur proximité de mon lieu de travail et de la renommée dont ces établissements jouissaient en matière de réponse aux besoins des populations étudiantes autochtones ou internationales, » a-t-il précisé.

Au moyen d’entrevues et d’observations, M. Montsion a recueilli les impressions des populations étudiantes et du personnel des universités au sujet de ces espaces. Il a confirmé ces constatations au moyen de recherches dans les renseignements officiels des sites Web des universités.

Des centres de ressources pour la clientèle autochtone; des bureaux d’expérience pour la clientèle internationalel students

La recherche de M. Montsion démontre que les services aux étudiantes et étudiants autochtones sont offerts par l’entremise d’un centre de ressources. La création d’un espace physique distinct sur le campus permet aux Autochtones de mieux exprimer et de célébrer leur autochtonie et d’assurer leur bien-être culturel.

Un récent diplômé explique les différents rôles que le centre de ressources de son université a joués dans son cas :

« Au cours de ma première année, j’ai apprécié l’existence du centre; je pouvais y croiser d’autres étudiants, y vivre une certaine camaraderie et une certaine convivialité. Je pouvais me sentir fier d’être qui je suis et ne pas avoir peur d’être cette personne, parce que cela peut être intimidant, vous savez, le fait que je sois métis et que j’ignore ce que cela veut vraiment dire et que je ne suis pas pleinement Autochtone. »

D’autre part, M. Montsion a constaté que les services aux étudiantes et étudiants internationaux étaient offerts par l’entremise d’un bureau d’expérience qui met l’accent sur une intégration rapide à la société canadienne. Dans ce cas, l’accent est mis sur la formation langagière et l’adaptation culturelle et sur des modèles de réussite, c’est-à-dire trouver un emploi après avoir obtenu un diplôme.

Two girls holding books and talking

Selon Jean Michel Montsion, les services aux étudiantes et étudiants autochtones créent un espace distinct sur les campus où l’autochtonie s’exprime par des activités misant sur le bien-être culturel.

Les principales constatations soulèvent d’importantes questions au sujet des hypothèses

Le fait que l’on trouve des installations semblables — centres de ressources et bureaux d’expérience – dans les trois établissements examinés en dit long sur la manière dont est envisagée la participation des populations étudiantes autochtones et internationales à la société ontarienne. Cela soulève également d’importantes questions au sujet des hypothèses des établissements à propos de la population étudiante générale traditionnelle.

« Les étudiantes et étudiants autochtones sont perçus par rapport à la population étudiante non autochtone et au lien sous-entendu à une identité de colonisateurs. Pour leur part, les étudiantes et étudiants internationaux sont perçus par rapport aux étudiantes et étudiants canadiens et en fonction de leur capacité incontestée à vivre des expériences interculturelles qui ne posent pas de problème », explique M. Montsion.

Il croit que l’on doit reconnaître l’existence de ces hypothèses dans le contexte d’une discussion élargie sur la conception des espaces de prestation de services à diverses populations étudiantes. C’est là une importante première étape, insiste M. Montsion.

Rendez-vous sur le site Web pour lire l’article au complet. Consultez la page de professeur de Jean Michel Montsion pour en savoir plus à son sujet.

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Par Megan Mueller, gestionnaire, communications des recherches, bureau du vice-président à la recherche et à l’innovation, Université York, muellerm@yorku.ca