Tout au long de ma carrière dans l’enseignement supérieur, j’ai été maintes fois inspirée par le pouvoir de la communauté, mais jamais aussi souvent qu’au cours des dix-huit derniers mois.
Durant l’année universitaire 2020-2021, le monde a dû supporter le fardeau de la pandémie de la COVID-19. Cela a mis en lumière et souligné de nombreux défis complexes existants, allant du changement climatique au racisme systémique, en passant par les inégalités et les problèmes de santé mondiaux.
Fidèle à l’esprit de York, notre communauté s’est rassemblée non seulement pour relever ces défis, mais aussi pour trouver des moyens de s’entraider et de créer des changements positifs dans le monde qui nous entoure. Nous avons développé et lancé des programmes révolutionnaires, fait des percées pédagogiques, trouvé de nouvelles façons d’accélérer la croissance fructueuse de notre recherche, mis en œuvre des initiatives innovantes renforcées par des outils virtuels pour soutenir nos étudiants et les membres de la communauté, pris des mesures essentielles pour lutter contre les inégalités sur nos campus et, généralement parlant, fait des progrès considérables vers nos priorités à long terme.
Tous ces efforts étaient orientés par notre Plan académique 2020-2025 intitulé « Bâtir un avenir meilleur ». Lancé en novembre 2020, ce plan progressiste et tourné vers l’avenir définit nos priorités dans six domaines clés et trace une voie audacieuse et définie par notre engagement à poursuivre les 17 objectifs de développement durable des Nations Unies. Il repose sur les quatre piliers fondamentaux au cœur de notre identité : accès, excellence, interconnectivité et impact.
Lorsque nous avons commencé à élaborer notre nouveau Plan académique de l’Université (PAU), nous voulions créer un document visionnaire et ambitieux qui nous inciterait à repousser les limites et à aller au-delà des frontières du statu quo et qui servirait de guide clair et pratique pour gérer les transformations nécessaires afin de nous adapter à l’évolution rapide du contexte mondial engendré par des forces comme l’automatisation, la mondialisation et la polarisation politique.
Ce que nous ne pouvions pas prévoir bien évidemment, c’était que ces forces allaient être amplifiées par une pandémie mondiale d’une ampleur inédite depuis plus d’un siècle. Notre décision de donner la priorité à l’apprentissage du 21e siècle dans le cadre de notre plan académique nous a permis de faire passer nos 55 000 étudiants et étudiantes à un format d’apprentissage à distance — pratiquement du jour au lendemain — et de maintenir ces nouveaux modes d’apprentissage pendant plus de 18 mois. De même, en privilégiant la promotion de l’engagement mondial, nous nous sommes basés sur les solides partenariats internationaux déjà formés dans des domaines comme la santé mondiale et la gestion des catastrophes et des situations d’urgence pour élaborer des solutions collaboratives aux problèmes complexes soulevés par la pandémie dans le monde entier.
Dans le contexte de la pandémie de 2020, les institutions du monde entier ont également dû répondre à des appels nouveaux et urgents en faveur de la justice raciale. Le meurtre de George Floyd a dynamisé le mouvement Black Lives Matter et a recentré notre attention sur le besoin impératif de s’attaquer au racisme systémique qui sévit dans notre société. Un an plus tard, la découverte de sépultures anonymes autour de plusieurs anciens pensionnats autochtones a bouleversé la population canadienne en exposant les réalités du système des pensionnats et ses effets dévastateurs sur les peuples et les communautés autochtones du pays.
À la suite de ces événements, nous avons renouvelé notre engagement envers la lutte contre le racisme sous toutes ses formes sur nos campus et dans notre société et notre détermination à renforcer l’équité et l’inclusion au sein de notre communauté. Nous n’avons pas tardé à prendre des mesures concrètes pour soutenir cet engagement en nous appuyant sur les valeurs énoncées dans le PAU.
Tout au long de l’année 2020, alors même que nous nous efforcions de relever les défis immédiats engendrés par la pandémie et par ses répercussions, nous n’avons pas perdu l’avenir de vue. Nous avons ainsi continué à faire avancer un certain nombre de priorités à long terme, notamment : la construction et la planification du nouveau campus Markham Centre; le renforcement de notre partenariat avec la ville de Vaughan, Mackenzie Health et ventureLAB afin d’explorer le potentiel du nouvel espace de soins de santé de Vaughan; l’élaboration d’une proposition pour une nouvelle école de médecine; le lancement d’une nouvelle initiative de transformation des services à l’échelle de l’entreprise, l’avancement de notre architecture d’entreprise pour nous assurer que notre infrastructure numérique répond aux besoins de notre communauté; et enfin l’établissement du premier Centre international de formation des acteurs locaux (CIFAL) au Canada.
Nous avons accompli tout cela en atténuant avec prudence les effets financiers et opérationnels de la pandémie grâce à une planification stratégique des inscriptions. En fin d’année, notre position financière était positive avec un report important et de solides liquidités. Ces réalisations contribueront à l’atteinte des priorités définies dans le PAU au même titre que le redressement rapide de la situation au début de la pandémie, de la planification réussie de notre retour sécuritaire sur les campus et du renforcement de l’aide financière aux étudiants.
Il est évident que nous avons rencontré d’importants défis opérationnels en cours de route. Nous avons parfois été contraints de prendre des décisions difficiles. La communauté de York est très diversifiée et cette diversité s’accompagne d’opinions, de priorités et de jugements différents. Afin de relever ces défis au mieux de nos capacités, un effort concerté a été fait l’année dernière pour améliorer la consultation : conversations communautaires avec la présidente, réunions divisionnaires, facultaires et autres ont permis d’obtenir un maximum d’informations pour alimenter les scénarios de réponse à la COVID-19, les perspectives liées aux inscriptions et au budget, et les initiatives stratégiques afin de mettre en œuvre les priorités du Plan académique. J’espère vivement que les quelque 60 000 membres de la communauté étudiante, du corps professoral, du personnel ainsi que les chargés de cours de cette université verront leur contribution reflétée dans notre planification intégrée des ressources et dans d’autres documents orientant nos actions. Malgré nos différences, nous avons fait preuve d’un engagement commun envers notre vision : donner accès à une large base sociodémographique d’étudiants à une éducation de haute qualité dans une université axée sur la recherche qui s’engage à améliorer le bien-être des communautés qu’elle sert.
Lorsque je me penche sur l’année dernière, je suis impressionnée non seulement par les nombreuses façons dont la communauté de York s’est mobilisée — notamment les diplômés, les bénévoles et autres amis de l’Université et par tout ce que nous avons appris sur nous-mêmes, nos pratiques et le monde en cours de route —, mais aussi par notre capacité permanente d’explorer, de découvrir, de développer, de créer et d’innover, quel que soient les circonstances.
Alors que nous entrons dans une période de reprise, je sais que nous sommes prêts à relever ensemble tous les défis qui se présenteront à nous, unis dans notre objectif d’être présents pour l’avenir.