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Le rôle des églises dans le processus de résilience des demandeurs d’asile haïtiens et des réfugiés syriens

L’objectif principal de cette recherche était de sensibiliser au rôle joué par les groupes religieux chrétiens (églises locales et organismes religieux) dans la résilience des demandeurs d’asile haïtiens et des réfugiés syriens. L’implication des groupes religieux a pris deux formes : le parrainage privé offert par les églises aux réfugiés syriens et par les églises haïtiennes aux demandeurs d’asile haïtiens. Les églises haïtiennes locales sont les organismes qui ont été les plus accueillants pour les demandeurs du statut de réfugié. Une des questions qui guidaient cette recherche était celle d’identifier les caractéristiques de l’intervention des églises et des organismes religieux et la façon dont celle-ci complète le travail des autres acteurs impliqués.

Quelle a été notre approche?

Du point de vue théorique, nous nous sommes basés sur deux sortes d’ouvrages différentes :

  1. Ceux qui suivent la sociologie du réseautage, qui s’intéresse aux multiples façons dont les nouveaux arrivants établissent leur « capital social » en construisant un réseau de connaissances;
  2. Ceux qui étudient le rôle des pratiques et croyances religieuses dans la « résilience » des individus.

Le terme « résilience » s’emploie dans les perspectives ouvertes par la sociologie et la psychologie sociale. Par résilience on peut entendre la capacité de créer ou de recréer un lien social. Même si l’immigration n’implique pas nécessairement la rupture des liens existants, particulièrement dans le contexte de mondialisation et de transnationalisme, il n’en reste pas moins que dans certains cas elle peut mener à la perte de divers liens sociaux dans le pays d’origine. Cela arrive surtout dans le cas de ceux qui fuient un conflit armé. On peut donc entendre par processus de résilience la capacité de l’individu, soutenu par un groupe, à établir différents types de relations qui, avec le temps, lui permettront de participer pleinement à la société d’accueil.

Étant donné que le but du projet était de comprendre le rôle des groupes religieux dans le processus de résilience des réfugiés et des demandeurs d’asile, les activités étaient surtout basées sur une approche qualitative qui comportait des entrevues semi-structurées. Nous avons rencontré :

  1. 20 dirigeants religieux dont les églises ont été impliquées dans l’accueil des réfugiés syriens ou des demandeurs d’asile haïtiens. Dans le cas des réfugiés syriens on s’intéressait à l’implication des églises dans le parrainage privé; dans le cas des demandeurs d’asile haïtiens, on s’intéressait à l’implication des églises dont les fidèles tombent dans cette catégorie. Au cours des entrevues, on a demandé aux dirigeants religieux de présenter le contexte de leurs interventions, les modalités pratiques ainsi que les conséquences pour la communauté tout entière.
  2. 20 réfugiés syriens et 20 demandeurs d’asile haïtiens. Ces entrevues portaient spécifiquement sur le rôle des groupes religieux depuis l’arrivée des nouveaux arrivants au Québec, particulièrement en ce qui concerne le parcours biographique de ces derniers. Les entrevues portaient également sur le rôle des pratiques religieuses dans la capacité des individus à faire face aux difficultés liées à leur arrivée au Québec.

Dans le cadre de ce projet nous visions à produire des connaissances qui serviraient aussi de bonnes pratiques sur le terrain. Nous avons donc créé deux types de documents qui pourraient être développés en partenariat avec le Bureau de la résilience et avec le BINAM (Newcomer Outreach Office).

  • Frédéric Dejean, Professeur, Département d’études religieuses, Chercheur principal.
  • Emerson Jean-Baptiste, chercheur postdoctoral, Département d’études religieuses, UQAM, coordinateur de recherche.
  • Jude-Mary Cenat, Professeur, Département de psychologie, Université d’Ottawa, conseiller scientifique.
  • Morad Bkhait, Candidat au doctorat, Département d’études religieuses, UQAM, assistant de recherche.
  • Salma Lazim, Candidate à la maîtrise, Département de la communication, assistante de recherche.
    • Irène Cloutier, Conseillère du Bureau de la transition écologique et de la résilience (Ville de Montréal).
    • Marie-France René, conseillère en affaires culturelles, intégration des nouveaux arrivants au Bureau de la Ville de Montréal (BINAM – Ville de Montréal )