HOMMAGE POSTHUME
À NOTRE COLLÈGUE ET AMI
LE PROFESSEUR JACQUES COTNAM
http://www.yorku.ca/yfile/archive/index.asp?Article=15010
Après des mois de lutte contre un terrible cancer, notre collègue et ami estimé, le professeur Jacques Cotnam est mort dans la sérénité à Québec le samedi 5 juin 2010. Lui survivent son épouse Claire Cotnam, née Hébert, et sa fille Geneviève.
Jacques Cotnam est entré à l’Université York à titre de jeune chargé de cours en 1964. Il a été le premier Franco-Canadien embauché à York. Il a pris sa retraite en 2002. Sa longue carrière a été marquée par des périodes de services distingués à l’Université, particulièrement en sa qualité de directeur du Département d’études françaises au Collège Glendon et de directeur du programme d’études de deuxième cycle en études françaises. Il a été l’un des architectes et toujours un ardent défenseur du programme d’études de deuxième cycle. Sa direction a été un modèle de conscience professionnelle et a toujours été menée dans le souci du bien commun.
Il aimait bien le collège Founders dont il était, comme il se plaisait à dire, un « merry fellow ». Chacun a pu apprécier son sens de l’humour, sa droiture et sa vivacité d’esprit.
Professeur admiré, Jacques Cotnam a été aussi un chercheur et critique littéraire passionné et l’auteur d’une vingtaine d‘ouvrages. Il était spécialisé dans la littérature française du XXe siècle et a consacré surtout son attention méticuleuse aux œuvres de l’écrivain André Gide. Dans ce domaine, il a publié les ouvrages suivants : Essai de bibliographie chronologique des écrits d’André Gide (1971), Inventaire bibliographique de la correspondance d’André Gide (1972) et André Gide, Correspondance 1923-1950 (2001). En 1984, en collaboration avec Roland Bourneuf, il a publié la Correspondance Gide-Giono (1929-1940). Récemment il a terminé une édition de la correspondance de Gide avec Edith Wharton.
On se souviendra également de sa remarquable contribution aux études littéraires québécoises. Sont dignes de mention les ouvrages suivants : Le Roman québécois à l’heure de la Révolution tranquille (1971), Poètes du Québec (1969), Le Théâtre québécois : instrument de contestation sociale et politique (1976) ainsi qu’une édition critique de La Gazette littéraire de Montréal (1778-1779), présentée et annotée en collaboration avec Nova Doyon et Pierre Hébert et qui vient de paraître aux Presses de l’Université Laval (PUL) en 2010. Les membres du comité de rédaction de la collection « L’Archive littéraire du Québec » des PUL viennent de créer en son honneur un prix qui sera décerné à la meilleure thèse de doctorat ou de maîtrise soutenue au Canada, laquelle sera publiée dans cette collection. Jacques Cotnam a en outre consacré de longues heures de recherches dans les archives de congrégations religieuses pour se pencher sur les pratiques du théâtre au Québec.
Enfin, parmi ses réalisations en matière de recherche, figurent ses études sur les œuvres de son ami et collègue Hédi Bouraoui : Hédi Bouraoui : iconoclaste et chantre du transculturel (1996) et Bibliographie de l’œuvre de Hédi Bouraoui et de sa réception critique de 1966 à 2005 (2007).
Pour honorer sa mémoire, le comité exécutif du programme d’études de deuxième cycle en études françaises vient juste de lancer le prix Jacques Cotnam qui sera décerné au meilleur mémoire en études françaises. Jacques Cotnam laisse aussi des archives de recherches considérables qui seront conservées à l’Université du Québec à Sherbrooke dans le Fonds Jacques Cotnam.
Jacques Cotnam laissera un profond et vivace souvenir dans la communauté de York à laquelle il manquera indéniablement beaucoup.
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